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« Les mutuelles sont les mieux placées pour traiter les fragilités et apporter de la solidarité »

Jeudi 26 novembre 2020

En septembre, la MMJ diffusait les résultats de son premier baromètre santé auprès des agents du ministère de la Justice, sur le thème : "La qualité de vie au travail" . Les résultats et enseignements qui en découlent sont mis en perspective dans 4 interviews d’experts Nous vous dévoilons en novembre cette série d'interview autour de 4 grandes thématiques, mettant en lumière l'analyse du baromètre santé par nos experts et leurs pistes pour améliorer la qualité de vie au travail.

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Cette semaine, Serge Brichet, Président de la Mutualité de la Fonction publique (MFP), répond à nos questions sur le rôle de la mutuelle. Celle-ci est identifié, dans le baromètre santé publié par la MMJ en 2020, comme étant un soutien possible en cas de problème de santé mais surtout comme un acteur légitime dans le domaine de la prévention. On fait le point.

Le rôle de la mutuelle : Interview de Serge Brichet, président de la MFP

La 1re édition du baromètre sur la qualité de vie au travail des agents du ministère de la Justice révèle que 45 % des adhérents penseraient, en cas de problème de santé, à contacter leur mutuelle. Que vous inspire ce résultat ?

Ce beau score démontre la force du lien de confiance que la MMJ a su tisser avec ses adhérents. Cette relation affinitaire est particulièrement forte pour le personnel pénitentiaire pour lequel ce chiffre s’élève à 52%. Je me félicite aussi que les adhérents pensent désormais à contacter leur mutuelle sur des sujets de santé au travail, dont l’importance ne cesse de se renforcer.

Le modèle mutualiste constitue un maillon essentiel du système de protection sociale français. Quelles sont selon vous ses spécificités ?

La première est son inscription dans un temps long. Toute la sécurité de la personne, que nous apportons, est construite dans du long terme, à l’échelle de la vie de nos adhérents, que nous couvrons pendant et après leur carrière professionnelle.

Notre deuxième spécificité est de concrétiser et de pérenniser les démarches solidaires. Le confinement a révélé l’importance des liens de proximité, à l’échelle d’un quartier ou entre voisins. C’est à la fois paradoxal et réconfortant d’assister à ce phénomène dans une période de distanciation spatiale ! Concernant la MMJ, elle trouve naturellement sa place entre la solidarité nationale et ces solidarités de proximité. Grâce à une large mutualisation, elle peut financer les solidarités professionnelles et intergénérationnelles dans la durée. C’est ce qui fait sa différence et sa force !

En quoi ce modèle est-il légitime pour accompagner spécifiquement les agents publics ?

Comme toutes les mutuelles de la fonction publique, la MMJ est quasi génétiquement identifiée par son administration. Elle est totalement corrélée au statut des agents ; ses garanties comblent les besoins qui ne sont pas pris en charge par l’employeur public. Pour illustrer cela concrètement, lorsqu’un agent est en arrêt de travail de plus de 3 mois, son statut prévoit qu’il ne reçoit qu’un demi-traitement. En compensant cette perte de revenu dès les prestations de base, la MMJ préserve son pouvoir d’achat. De cette faculté à s’adapter aux besoins des agents, naît cette relation affinitaire.

Répondre aux besoins de la société est une nécessité. Quels sont les thèmes de réflexion de la Mutualité de la Fonction Publique ?

Les discussions se poursuivent avec l’État sur la protection sociale complémentaire des agents publics afin de rattraper le décalage par rapport aux salariés de droit privé qui, depuis 2013, voient leur employeur prendre en charge au moins 50% de ce coût.

Notre autre sujet majeur porte sur la perte d’autonomie, avec la remise prochaine du rapport précisant les modalités de mise en œuvre de cette cinquième branche de Sécurité sociale. De notre côté, nous avons déjà l’expérience du sujet puisque nous avons mis en place une couverture de longue date. Au-delà du financement, nous devons penser en termes d’accompagnement pour retarder la dépendance, par des actions de prévention le plus en amont possible, puis la prendre en charge, en aménageant le domicile et en proposant les services nécessaires pour bien vieillir chez soi. Il nous faut aussi aider les aidants - dont la majorité sont actifs - à assurer leur rôle. Cet enjeu délicat, qui conjugue l’ultime et l’intime, exigera une réponse collective à laquelle les mutuelles prendront toute leur part aux côtés des acteurs publics, associatifs et des promoteurs immobiliers.

En conclusion, comment voyez-vous l’avenir du modèle mutualiste ?

Nous devons nous diversifier, nous réinterroger et nous valoriser. Nous diversifier c’est sortir de notre pré-carré, la complémentaire santé, pour apporter une approche 360 degrés sur le spectre complet des besoins sociaux. C’est tout le sens de l’adossement de la MMJ à AG2R LA MONDIALE. Nous réinterroger vise à redonner du sens à l’engagement individuel de chacun et à questionner la vision collective que nous avons de notre rôle alors que l’offre santé se banalise avec les contrats responsables. Enfin, nous valoriser consiste à démontrer notre performance solidaire via des indicateurs. Nous ne pratiquons pas de sélection des risques, encadrons les cotisations dans un rapport de 1 à 3 à risque égal, faisons de l ’action sociale et couvrons 75% des plus de 65 ans. Ces données, nous devons davantage les mettre en avant !


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