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Assistante sociale : reportage sur le terrain

Lundi 11 avril 2022

Assistante sociale au sein du Département des Ressources Humaines et de l’Action Sociale des Hauts-de-France, Anne-Christel est une femme empathique et à l’écoute. Des qualités dont elle fait preuve au quotidien pour accompagner les agents qui peuvent rencontrer des moments difficiles. Entretien avec une femme de coeur.

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Que vous inspire le mot "Juste" ?

Par rapport à mon métier, le mot « juste » évoque la relation de confiance qu’il me faut tisser avec les agents. Cette relation se construit grâce à une posture professionnelle « juste », c’est-à-dire un comportement, des actes et des mots irréprochables, gages de ma crédibilité.


Comment votre parcours professionnel s’est-il construit ?

J’ai toujours eu cette vocation d’aider et de pouvoir faire avancer les choses de manière très concrète. Au début de ma carrière, j’ai travaillé un an pour l’Union régionale des sociétés de secours minières du Nord, une structure qui exerçait pour les ayants droit des anciens mineurs. Puis j’ai passé le concours pour devenir assistante sociale au sein du ministère de la Justice en 1993. Poste que j’exerce encore aujourd’hui.


Votre attachement à votre métier, en quelques mots ?

J’aide les agents en difficulté à améliorer leur situation professionnelle, financière ou familiale. J’exerce un métier utile, le voilà mon attachement à mon métier ! J’aide les gens à aller de l’avant !


Un souvenir éprouvant depuis que vous exercez ?

J’ai été confrontée au deuil de parents après le suicide de leur adolescent de 17 ans. Une situation tragique qui demande avant tout d’être à l’écoute pour ensuite pouvoir accompagner les personnes


Au contraire, un souvenir marquant positif ?

Plusieurs fois, j’ai dû aider des fonctionnaires SDF qui dormaient dans leur voiture ou même une fois sur un parking, tout en travaillant. Il suffit de pas grand chose : un divorce qui tourne mal, une expulsion après des impayés, ou un arrêt maladie où l’on se retrouve à demi-traitement…Réussir à sortir les agents de ces situations en leur trouvant un logement décent a été pour moi une grande satisfaction.

" J'aide les agents en difficulté à àméliorer leur situation professionnelle, financière ou familiale. J'exerce un métier utile ! "


La crise sanitaire a-t-elle eu des répercussions sur votre activité ?

Le fait de travailler à distance a permis à certaines personnes de se lancer, de franchir le pas et de nous contacter. Paradoxalement, plus c’est anonyme, plus c’est facile pour les personnes de parler de leurs problèmes.

Durant cette période, j’ai notamment en tête la situation d’un agent dont la femme, assistante maternelle, n’avait plus d’enfants à garder à cause du confinement. Plus d’enfants, donc plus de revenus… Malheureusement, j’ai l’impression que le confinement a aussi accentué un phénomène de désinformation et une logique d’immédiateté. Les personnes ne savent plus qui contacter, tout est urgent.


Que diriez-vous à des jeunes qui voudraient exercer votre métier ?

Si vous aimez combattre les injustices de la vie, si vous voulez aider les personnes à améliorer leur quotidien, alors pas de doute, le métier d’assistant social est fait pour vous !


Si vous pouviez tout recommencer, choisiriez-vous le même métier ?

Après quasi 30 ans au même poste, je crois que la réponse est toute trouvée. C’est oui, sans aucune hésitation, je me sens bien dans mon poste et bien dans mes fonctions. Je me sens utile.


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