contact
Prévention
Sport

Médecine alternative, se soigner autrement

Vendredi 05 avril 2019

En France, nous disposons d’un arsenal thérapeutique (vaccinations, hôpitaux, médicaments) garantissant la haute qualité des soins. Mais, pour améliorer le bien-être des patients, des thérapies complémentaires sont maintenant souvent proposées.

Image
Femme yoga, méditation

L’Organisation mondiale de la santé (Oms) a jugé les médecines alternatives et complémentaires (Mac) dignes d’intérêt, à tel point qu’elle a lancé, en 2014, un deuxième plan stratégique (jusqu’en 2023) pour en assurer le développement. En prévention, elles permettraient d’éviter ou de retarder l’apparition de certaines maladies. En soutien, elles peuvent être une aide considérable à la guérison ou pour prévenir les rechutes.


Méditation, retrouver son calme intérieur

Issue du bouddhisme, la méditation s’est laïcisée lorsque des médecins ont commencé, dans les années 1970, à développer son usage thérapeutique dans ce que l’on appelle la méditation de « pleine conscience ».

Aujourd’hui, de plus en plus de personnes la pratiquent. Car les neurosciences et l’imagerie médicale sont venues corroborer ce que les moines savaient depuis longtemps.

Comment ça marche ?

La méditation vise à calmer l’activité mentale et à neutraliser les pensées parasites. L’idée est de prendre conscience que les émotions qui nous perturbent ne sont pas en nous mais extérieures. En les maintenant à distance, en refusant de « faire corps » avec elles, on éloigne leur nocivité.

La méditation se pratique les yeux fermés. Il s’agit de focaliser son attention sur quelque chose ( la respiration, une partie du corps… ) sans se laisser distraire par ses pensées ou par des stimuli extérieurs, pour maintenir l’attention sur l’objet de la concentration. L’exercice peut paraître difficile, mais une pratique régulière permet de progresser, procurant un grand calme intérieur.

Pour quoi ?

La méditation améliore la concentration, la confiance en soi, réduit le stress, les crises d’angoisses. Elle est adaptée aux malades chroniques (cancer, dépression…).

Où s’adresser ?

De nombreux centres permettent de s’initier. Certains sont religieux, bouddhistes ou chrétiens. Si vous ne souhaitez pas ce type d’environnement, optez pour les pratiques laïcisées, celles qui privilégient la pleine conscience. L’idéal est, à terme, de pratiquer seul…

Cinq minutes par jour peuvent suffire, estime le psychiatre Christophe André, qui a
démocratisé la discipline en France. L’important étant d’être régulier.

Que dit la science ?

Des chercheurs de l’Inserm ont étudié les effets de la méditation sur le vieillissement. 73 personnes âgées de 65 ans en moyenne ont passé des examens d’imagerie cérébrale. Parmi elles, les « experts en méditation » (entre 15 000 et 30 000 heures de pratique ) présentaient des différences significatives dans certaines régions du cerveau. En permettant une réduction du stress, de l’anxiété, des émotions négatives et des problèmes de sommeil, la méditation aurait un effet positif sur le vieillissement cérébral. Les chercheurs s’attellent maintenant à comprendre les mécanismes en oeuvre.

Pour en savoir plus : 3 minutes à méditer, Christophe André, éd. Iconoclaste, 19,90 euros. Méditez avec nous, Christophe André, éd. odile Jacob, 24,50 euros. On trouve de nombreuses vidéos sur Internet. Il existe aussi des livres avec CD ou liens MP3.


Image

Acupuncture, ces aiguilles qui soulagent

C’est quoi ?

L’acupuncture est une branche de la médecine chinoise qui consiste à introduire sous la peau des aiguilles en métal– non cela ne fait pas mal. Stériles et jetées après chaque consultation, elles piquent le corps à des endroits bien précis afin de rétablir son équilibre énergétique.

D’autres méthodes peuvent être utilisées pour stimuler ces zones (électro-stimulation, ventouses ou massage shiatsu). L’acupuncture repose sur un concept essentiel en médecine chinoise (que l’on retrouve dans le qi gong et le yoga), celui de flux d’énergie (qi ou chi) qui circule dans l’organisme. S’il est fluide, nous restons en bonne santé. S’il se bloque, les maladies apparaissent. Ce courant énergétique utilise pour se déplacer 12 lignes nommées « méridiens ». Par l’intermédiaire de points situés sur leur trajet, on peut agir sur les organes en stimulant ou en inhibant leur fonctionnement selon les besoins.

Pour quoi ?

L’acupuncture peut avoir un effet bénéfique sur les allergies, la constipation, les douleurs dentaires, inflammatoires ou articulaires, l’eczéma, l’arthrose, la migraine, les sinusites, les troubles gastriques ou encore la dépression, le stress ou les états anxieux. On l’utilise aussi pour l’arrêt du tabac.

Où s’adresser ?

Seuls les médecins titulaires du diplôme universitaire d’acupuncture peuvent pratiquer cette médecine remboursée par la Sécurité sociale, sur la base d’une consultation classique. Le coût d’une séance varie de 40 à 80 €.

Plusieurs services hospitaliers l’utilisent, comme le Chu de Strasbourg en obstétrique ou l’hôpital de Villejuif pour des patients en chimiothérapie. Il y aurait actuellement 4 000 médecins diplômés et un nombre non précisé de sages-femmes (ainsi que 200 vétérinaires).

Les kinésithérapeutes pratiquant le massage tui na (qui s’appuie sur les points d’acupuncture) seraient environ 2 000. Attention, 5 000 personnes exerceraient illégalement l’acupuncture (sans diplôme). www.acupuncture-france.co


Hypnose, un état modifié de conscience

C’est quoi ?

L'hypnose est un état modifié de conscience (Emc). Le patient entend ce qui se passe autour de lui mais ne peut agir. Il ne ressent ni stress, ni douleur. Il est concentré sur la voix du thérapeute qui a sur lui un pouvoir de suggestion.

Pour qui ?

Tout le monde peut bénéficier de cette technique qui peut même se pratiquer sous forme d’auto-hypnose, efficace pour les personnes souffrant de douleurs chroniques.

Pour quoi ?

Extractions de dents, biopsies, accouchements… De plus en plus d’hôpitaux utilisent l’hypnose en complément d’une anesthésie. Dans certaines interventions, la sédation hypnotique peut même remplacer l’anesthésie générale. De nombreuses études démontrent que, après une opération sous hypnose, la douleur, les nausées et la fatigue sont moindres. L’hypnose agirait vraiment contre la douleur, serait de très bonne indication pour les phobies, les addictions, les difficultés psychologiques et le stress post-traumatique.

Comment ça marche ?

Le praticien « déconnecte » le patient de sa problématique. En pratiquant la suggestion, il remplace, dans le cas d’une addiction, la sensation de désir par celle de rejet. Dans le cas d’une phobie, il fait, par la visualisation, vivre au patient la situation déplaisante. La suggestion permet, sinon de la lui rendre agréable, du moins supportable. Idem pour la douleur qui devient moins aiguë.

Où s’adresser ?

Un diplôme universitaire a été créé pour les médecins et les chirurgiens-dentistes. Une dizaine d’universités le proposent. Si vous devez subir une intervention chirurgicale, renseignez-vous pour savoir si l’établissement de soins pratique l’hypnose et si vous pouvez y recourir. Hors chirurgie, en cabinet libéral, il faut compter entre 50 et 80 € la séance.

Ce type de soin n’est pas pris en charge par l’assurancemaladie, cependant certaines mutuelles ou contrats prévoient un forfait pour les médecines alternatives complémentaires. Renseignez-vous auprès de la vôtre.