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Maladie rénale : dépister tôt pour agir plus vite

Lundi 29 décembre 2025

En France, près d’une personne sur dix est concernée par l’insuffisance rénale chronique, parfois sans le savoir. Or, le dépistage précoce est indispensable pour mieux soigner la maladie et augmenter les chances de guérison.


Dépister le plus tôt possible la maladie rénale est un véritable enjeu pour les patients comme pour le corps médical. Une prise en charge rapide permet, en effet, de la ralentir, voire de la guérir, et donc de préserver les reins.

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illustration du ventre et des reins

Le rôle incontournable des reins


Ces organes sont essentiels au bon fonctionnement du corps. « Ils filtrent et éliminent des déchets », explique le professeur François Vrtovsnik, néphrologue et ancien président de la Société francophone de néphrologie, dialyse et transplantation (SFNDT). Mais ce n’est pas là leur seul rôle. 

« Ils maintiennent stable la composition du corps en eau et en substances minérales (calcium, sodium, potassium…) et sont nécessaires au contrôle de la pression artérielle, poursuit-il. Ils produisent aussi plusieurs hormones dont l’érythropoïétine (EPO), qui stimule la production des globules rouges, ou encore la vitamine D, utile à l’absorption intestinale du calcium et qui participe à la bonne minéralisation osseuse. »

Une maladie silencieuse


Mais parfois, la maladie rénale survient et ces fonctions ralentissent. « L’âge n’est pas seul en cause, même si le fonctionnement des reins diminue avec le temps, prévient le professeur. L’atteinte vient de pathologies comme la polykystose ou la maladie de Berger [une maladie auto-immune atteignant les reins, NDLR], d’antécédents urologiques infectieux ou de malformations, mais aussi de maladies générales (diabète, lupus, polyarthrite, hypertension artérielle, maladies cardiovasculaires…) qui affectent les reins parmi d’autres organes. Certains médicaments peuvent également avoir une toxicité rénale [lire encadré]. »

Malheureusement, la maladie rénale avance souvent silencieusement. Les personnes touchées ne ressentent pas toujours de symptômes ou ceux-ci ne sont pas spécifiques (fatigue, troubles digestifs…), ce qui complique son identification.

De l’importance du dépistage


Chez les personnes à risque, notamment celles qui sont concernées par l’hypertension artérielle et le diabète, un dépistage annuel est conseillé. Pour cela, deux examens sont réalisés. « L’analyse d’un échantillon d’urine permet de rechercher la présence d’albumine, une protéine qui ne devrait pas être présente, précise François Vrtovsnik. Ensuite, une prise de sang va, quant à elle, permettre de doser la créatinine sanguine – un déchet produit par le corps et normalement filtré par les reins – et d’estimer le débit de filtration glomérulaire (DFG), c’est-à-dire la capacité des reins à éliminer les déchets de l’organisme. Le dépistage est donc très simple. » Enfin, des recherches complémentaires peuvent être effectuées via une échographie des reins, parfois une biopsie…
 

Traiter et protéger

Cette enquête a pour objectif d’adapter la prise en charge qui sera d’autant plus efficace qu’elle est précoce. « Il faut tout d’abord traiter, si cela est possible, les causes de la maladie (hypertension artérielle, diabète…), considère le néphrologue. Il est également important d’aider le patient à adopter une hygiène de vie destinée à protéger ses reins : avoir une alimentation équilibrée en limitant les apports en sel et en protéines, maintenir une activité physique régulière et arrêter le tabac. » Autant de mesures efficaces pour freiner la maladie et éviter ses complications.

 

Attention à certains médicaments

Certains médicaments peuvent s’avérer toxiques pour les reins. C’est le cas notamment des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), de certains antibiotiques ou encore de traitements contre le cancer ou prescrits dans le cadre psychiatrique. 

Mieux vaut donc éviter l’automédication. « Les médecins, comme les pharmaciens, sont particulièrement attentifs à leur utilisation et à la nécessité d’ajuster les doses si besoin », confirme le professeur François Vrtovsnik, néphrologue.