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LE SPORT ACCESSIBLE À TOUS CEUX QUI TRAVAILLENT !

Jeudi 12 décembre 2019

Pratiquer une activité physique, c’est bon pour la santé. Personne ne remet ce postulat en question. Mais au-delà de cette évidence, le sport est aussi un moyen d’améliorer la santé de la société. Malheureusement, ceux qui travaillent n’ont pas toujours le temps ni les moyens d’en faire. Emmanuelle Bonnet Oulaldj, coprésidente de la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) explique pourquoi et comment le sport doit devenir accessible au plus grand nombre.

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QU’EST-CE QUE LA FSGT ET QUELLES SONT SES VALEURS ?

La FSGT est née le 24 décembre 1934 de la fusion des mouvements sportifs socialistes et communistes pour lutter contre la montée du fascisme. Elle trouve son origine dans les clubs ouvriers sportifs de la fin du XIXe siècle. Ces derniers ont été créés pour émanciper les travailleurs et pour que leur corps ne soit pas réduit au simple prolongement d’une machine. C’est la raison pour laquelle la FSGT considère que le sport doit avant tout exister pour le bien des salariés, comme un espace de liberté et non comme seul objectif de résultat, ce à quoi il est souvent réduit dans l’entreprise. Notre fédération défend le sport associatif parce qu’il crée du lien social et entretient la solidarité. Aujourd’hui, l’accès au sport concerne surtout les personnes qui ont des diplômes, des revenus confortables et un travail à temps plein, alors qu’il devrait être un droit pour toutes et tous.

COMMENT PROMOUVOIR LE SPORT AUPRÈS DES PERSONNES QUI TRAVAILLENT ?

Le développement du sport pour tous va de pair avec la qualité de vie. Mais la pratique d’une activité physique et sportive (APS) n’est pas toujours facile lorsque l’on travaille dans des conditions difficiles ou que l’on a de longs trajets. Cela est d’autant plus vrai pour les femmes, les familles monoparentales, les travailleurs précaires… Afin de développer les APS dans le monde du travail, nous disposons d’un réseau associatif étendu, au plus près des petites entreprises. La fédération œuvre notamment pour mettre en place des activités sur le temps du déjeuner. Avec ses soixante-douze comités départementaux, elle dispose d’un ancrage fort ainsi que d’un bon maillage territorial pour promouvoir le sport associatif. Son but : que tout le monde, quel que soit son âge ou son milieu social, puisse pratiquer une activité sportive à moindre coût.

LES COMITÉS D’ENTREPRISE PEUVENT-ILS ENCOURAGER LA PRATIQUE D’UN SPORT EN AIDANT FINANCIÈREMENT LES SALARIÉS ?

Il y a un travail à engager avec les comités d’entreprise pour les aider à se recentrer sur la vie associative, sur le développement du lien social, sur la création de l’activité par les travailleurs eux-mêmes. Leur rôle ne devrait pas être de fournir des coupons de réduction pour pratiquer un sport marchand en salle privée. D’autant que la vie associative coûte moins cher !

ET L’ETAT DANS TOUT ÇA ?

Depuis les dernières lois Travail, le temps libéré du travail est de moins en moins important. On assiste à un encouragement à effectuer des heures supplémentaires, on généralise le travail du dimanche. Or, le sport pour toutes et tous a besoin de temps libre. A l’inverse de la tendance politique actuelle qui est au « travailler plus », la FSGT prône le « travailler moins pour faire plus de sport ».

COMMENT S’Y PRENDRE SI L’ON SOUHAITE DEVENIR BÉNÉVOLE ET SE FORMER ?

La FSGT est habilitée à former des bénévoles, elle peut reconnaître les compétences acquises sur le terrain associatif. Elle fait également partie des premières fédérations habilitées dans le cadre du « sport sur ordonnance », qui demande d’adapter la pratique sportive aux personnes atteintes de maladie chronique, en fonction des différentes pathologies. Il faut pour cela contacter le comité FSGT de son département.

QUELS SONT VOS PROJETS À LONG TERME ?

La FSGT fêtera ses 90 ans en 2024, l’année des Jeux olympiques de Paris. Pour cette occasion, nous allons construire un projet avec nos associations. L’idée c’est d’organiser des olympiades populaires partout en France et, pourquoi pas, dans les entreprises.


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