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Prévention

La ménopause, une nouvelle priorité de santé publique ?

Jeudi 02 octobre 2025

En France, la ménopause reste un sujet encore méconnu, malgré son impact significatif sur la vie des femmes. Améliorer l’information et offrir une prise en charge adaptée sont deux piliers essentiels pour faire changer les perceptions.


 

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illustration femme organe féminin

« Sortir d’un tabou, et construire collectivement des solutions concrètes » : telle est l’ambition du rapport rédigé par la députée du Loiret, Stéphanie Rist, avec l’appui de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas). Celui-ci a été réalisé grâce à l’audition de 139 femmes et au recueil de 1 380 témoignages. 

Puis, ce document a été remis le 9 avril 2025 à Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, Yannick Neuder, ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins et Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations.

La moitié des Français concernée 


La ménopause est la période de la vie d’une femme marquée par l’arrêt de l’ovulation et la disparition des règles. Elle survient généralement entre 45 et 55 ans. Le rapport Rist indique que la France compte 17,2 millions de femmes de plus de 45 ans concernées. Cela représente la moitié de la population féminine du pays. Preuve, s’il en est, de l’importance du sujet.

Un impact sur la qualité de vie et le travail 


Mais, traverser la ménopause n’est pas toujours une promenade de santé. Les bouffées de chaleur peuvent par exemple survenir à tout moment du jour ou de la nuit. Et une variété d’autres symptômes affecte à divers degrés le quotidien : troubles urinaires, cognitifs, du sommeil, de la libido et de l’humeur (perte d’attention, difficultés de concentration, irritabilité…), des douleurs articulaires, une prise de poids, etc. Ainsi, d’après le rapport, 87 % des femmes ressentent au moins un symptôme, et 20 à 25 % font face à des troubles sévères. De plus, 50 % des Françaises considèrent que la ménopause a des conséquences sur leur travail.

Trois axes à suivre
 

Pour améliorer la situation, 25 recommandations « concrètes, applicables et clé en main, qui, dans un horizon de deux ans, nous permettront enfin de trouver le chemin de l’action » sont édictées dans le rapport. Elles s’articulent autour de trois axes : l’information, la prévention et l’écoute des femmes ; l’accompagnement sanitaire global et adapté à chaque femme ; et la prise en compte de la ménopause au travail.
 

Une prise en compte par le gouvernement 


À la suite de la présentation de ce document, les ministres ont annoncé les quatre « priorités pour accompagner les femmes en prévention de la ménopause » qu’ils ont retenues. Ils souhaitent tout d’abord mettre en place une consultation dédiée. Chaque femme devrait donc bénéficier d’un rendez-vous spécifique avec un professionnel de santé (médecin généraliste, gynécologue ou sage-femme).

Les ministres désirent ensuite renforcer l’information. Des programmes éducatifs, en lien avec l’Éducation nationale et une campagne de communication grand public, vont être organisés.

Le soutien à la recherche et la progression des connaissances médicales constitue leur troisième priorité. « Le gouvernement s’engage à faire de la ménopause une thématique prioritaire dans les appels à projets de recherche pilotés par le ministère de la Santé », indiquent-ils.


Enfin, concernant le monde du travail, le sujet de la ménopause devrait être intégré aux visites médicales de mi-carrière qui s’effectuent à l’âge de 45 ans. De plus, une étude commandée auprès de France stratégie permettra de mieux estimer les conséquences sur l’activité professionnelle des femmes.

Ces mesures sont un premier pas vers une reconnaissance de la ménopause en tant que véritable enjeu de santé publique.