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Quels nouveaux outils thérapeutiques pour l'asthme sévère ?

Mardi 08 novembre 2022

Difficile à contrôler, l’asthme sévère concerne 6 % des asthmatiques et perturbe considérablement leur qualité de vie. Mais de nouveaux traitements comme les biothérapies permettent à ces malades d’entrevoir le bout du tunnel, comme l’explique le Pr Laurent Guilleminault, pneumo-allergologue.

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mmj santé actu

L’asthme est une maladie chronique caractérisée par une inflammation des bronches, les conduits impliqués dans la circulation de l’air vers les poumons. En raison de cette inflammation, la paroi bronchique se contracte et un mucus est sécrété provoquant un mauvais passage de l’air vers les poumons qui favorise la crise d’asthme.


65 000 personnes personnes en France souffrent d'asthme sévère 

L’asthme se manifeste par des épisodes de gêne respiratoire, une respiration sifflante, une toux sèche et une sensation d’oppression dans la poitrine. « L’asthme sévère concerne des patients qui ont besoin d’avoir un traitement par corticoïdes inhalés à forte dose avec un autre contrôleur comme un bronchodilatateur. 

Une partie d’entre eux continuent à être victimes d’exacerbations, c’est-à-dire de grosses crises d’asthme », explique le Pr Laurent Guilleminault, pneumo-allergologue et co-coordinateur du réseau Crisalis qui fédère 16 centres d’investigation clinique dédiés à l’asthme sévère. Heureusement, des traitements permettent aujourd’hui d’améliorer le quotidien de ces malades.


La révolution des biothérapies

« Des traitements, appelés biothérapies, ont été développés. Ils sont basés sur des anticorps qui ciblent des molécules d’intérêt très spécifiques impliquées dans les mécanismes de l’asthme. Aujourd’hui il existe quatre biothérapies qui sont commercialisées et qui ont révolutionné la prise en charge des patients asthmatiques sévères », souligne le Pr Laurent Guilleminault. « Il y a quelques années encore, ces patients continuaient à avoir des problèmes respiratoires, pour certains sévères et difficiles à contrôler. 

Ces événements respiratoires ponctuels nécessitaient de la cortisone orale, source d’effets secondaires. Exemptes de tels effets secondaires, les biothérapies actuelles améliorent la qualité de vie de ces patients, leur tolérance à l’effort et leur permettent de faire des activités au quotidien beaucoup plus qu’auparavant », confie le Pr Guilleminault qui précise que d’autres biothérapies sont en développement.


Quelles autres pistes de recherche ? 

« Trois quarts des patients répondent à ces biothérapies mais un quart d’entre eux n’y répondent pas. De plus, 10 à 20 % ne sont pas éligibles car ils ne remplissent pas les critères pour avoir accès à ces médicaments. Il faut donc que de nouveaux traitements soient développés pour cibler d’autres molécules impliquées dans l’asthme et étoffer l’arsenal thérapeutique », explique-t-il. Il existe d’autres pistes de recherche pour améliorer la qualité de vie des asthmatiques sévères. 

« Les premières sont ciblées sur les mécanismes de l’asthme et ont pour objectif de découvrir de nouvelles molécules. D’autres concernent l’amélioration des traitements. Aujourd’hui, ils s’administrent toutes les 2, 4 ou 8 semaines. Des médicaments qui pourraient être administrés tous les 6 mois sont en cours de développement. Enfin, des équipes de recherche travaillent aussi sur la diminution de l’allergie chez les patients car une grande partie des cas d’asthme sont d’origine allergique », conclut le Pr Guilleminault.


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Des ballons intragastriques pour les asthmatiques obèses

« 20 à 25 % des patients asthmatiques sévères sont obèses. Or, l’obésité est un facteur de risque évident et on sait que la perte de poids permet d’améliorer l’asthme », explique le Pr Laurent Guilleminault qui pilote une étude clinique sur l’utilisation de ballons intragastriques pour réduire le poids des patients obèses asthmatiques sévères. « Par endoscopie, on fait gonfler un ballon dans l’estomac ce qui permet de limiter les prises alimentaires des patients. On sait que cette technique fonctionne chez les patients obèses mais on ne sait pas encore si elle permet d’améliorer l’asthme chez les patients asthmatiques sévères. Cette étude va être mise en place dans différents centres comme ceux de Strasbourg, de Bordeaux, de Montpellier et de Toulouse et le recrutement des patients aura lieu à l’automne ».