Sensibiliser par le sport : la mission du fondateur de Handicap Ouest
Ancien judoka de haut niveau, porteur de la flamme olympique en 2024 et aujourd'hui fondateur de l'association Handicap Ouest, Pascal Gaillot consacre son temps à sensibiliser le public à la déficience visuelle. Installé en Vendée depuis 2022, il partage son parcours, son engagement et quelques souvenirs marquants.
Pouvez-vous revenir sur votre parcours et l'origine de votre engagement ?
Quand j’ai perdu la vue à cause d’une maladie génétique, une rétinite pigmentaire, j’ai d’abord traversé une période difficile. Le sport m’a aidé à rebondir : je me suis mis au judo, un peu par hasard. Rapidement, j’ai été repéré par les organisateurs des championnats de France et contacté par une association qui menait des actions de sensibilisation au handicap en région.
Entre 2012 et 2017, j’ai participé aux championnats de France de para-judo, où j’ai remporté plusieurs médailles : une en or, quatre en argent et une en bronze. Puis, en 2022, je me suis installé en Vendée pour ma retraite. C’est là que j’ai fondé Handicap ouest, une association qui rayonne sur tout l’ouest de la France, avec une attention particulière portée à la Vendée.
Quel est l'objectif de l'association Handicap Ouest ?
Le but de Handicap ouest est de sensibiliser tous les publics à la déficience visuelle. Nous intervenons dans les écoles, les centres de loisirs, les comités sportifs ou les établissements du ministère de la Justice comme la PJJ ou le centre pénitentiaire de Fresnes.
L’idée, c’est de montrer qu’un handicap n’est pas une fin en soi. On organise des ateliers sportifs et/ou des conférences, qui permettent d’aborder des questions très concrètes que les gens n’osent pas toujours poser : « Est-ce que tu rêves ? », « Comment tu fais pour manger ? »... Qui mieux qu’une personne non-voyante peut parler de la cécité ?
Comment se déroulent les ateliers sportifs que vous organisez ?
Tous nos ateliers tournent autour de la déficience visuelle. On y pratique le céci-judo, le cécifoot, ou encore le torball, un sport allemand inspiré du handball qui se joue au sol. Il y a aussi des courses guidées, des jeux autour des cinq sens et des parcours de locomotion. Les ateliers sont adaptés à chaque public, à partir du CE2 pour les enfants.
Ils durent généralement entre 20 et 30 minutes. Il nous arrive d'animer des journées entières avec plus de 160 lycées ! L'objectif, c'est que chacun reparte avec une meilleure compréhension du handicap et souvent, un regard changé.
Un souvenir marquant à partager ?
Chaque rencontre est différente, mais certaines laissent une trace. Je me souviens d’une intervention dans un lycée : à la fin de la journée, un élève est resté pour me parler. Sa mère était en train de perdre la vue, et il voulait comprendre, échanger. Ce genre de moment dépasse la simple sensibilisation, il permet d’ouvrir un dialogue sur des situations de vie très concrètes et parfois douloureuses. Un autre moment fort a été celui où j’ai été porteur de la flamme olympique en 2024. C’est une expérience qui symbolise beaucoup de choses : la transmission, la persévérance, et la lumière que chacun peut porter à sa manière.
Contact : HandiCap_ouest@outlook.fr - 06 03 12 01 65