Perte d'autonomie : prévenir plutôt que subir
Avocate au barreau de Paris spécialisée en droit de la famille, des personnes et de leur patrimoine, Marie-Hélène Isern-Réal est un membre actif de la Fédération internationale des associations de personnes âgées (FIAPA). Elle plaide pour une meilleure anticipation de la perte d'autonomie.

Quelle est l'origine de votre engagement en faveur des personnes vulnérables, en particulier les personnes âgées ?
Spécialiste en droit des personnes qui comprend la protection des majeurs, il m’est arrivé d’être confrontée à des cas de placement sous protection judiciaire. J’ai alerté le barreau sur le fait que ces personnes étaient privées de leurs droits sans avoir la possibilité de consulter un avocat.
Le bâtonnier Vatier m’a chargée d’animer la sous-commission du barreau de Paris sur le droit des majeurs vulnérables et j’ai, par la suite, représenté le barreau lors des débats autour de la loi de 2007 sur la protection des majeurs*. J’ai acquis une bonne visibilité auprès des associations de personnes handicapées ou âgées, notamment la FIAPA. J’ai aussi participé à la création d’Alma Paris (Allo maltraitance, personnes âgées, personnes handicapées).
Vous êtes référente juridique auprès de la FIAPA. Quel est l'objectif de cette association ?
Cette fédération internationale, reconnue d’utilité publique, réunit de nombreuses associations de tous les continents.
Sa mission consiste à défendre les droits et les intérêts des personnes âgées. Il peut s’agir d’apporter de l’aide en cas de catastrophe naturelle, ou encore de mettre en place des formations en droit social. Elle est OING r présentative des personnes âgées dans toutes les instances internationales : ONU, Conseil de l’Europe, OMS, Unesco.
Pourquoi il est important de penser à sa protection future ?
Comme le préconise le rapport d'Alain Koskas**, président de la FIAPA, il est conseillé de réaliser un bilan complet (familial, économique, social...), idéalement à son départ en retraite, de façon à anticiper et organiser la prise en charge de sa perte d'autonomie. C'est à cela que sert le mandat de protection future, qui peut être réalisé auprès d'un avocat ou d'un notaire.
Il permet d'organiser la gestion financière, juridique et administrative de sa fin de vie : qui va s'occuper de moi ? Comment ? Avec un mandat de protection future, la volonté de la personne est respectée au moment où elle ne peut plus l'exprimer.
*Loi du 5 mars 2007 portant réforme de la protection juridique des majeurs
** Rapport de la mission sur la maltraitance financière à l'égard des personnes âgées dans les établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux, 2011
1973 : Prête serment d'avocat
1997 : est nommée comme animatrice de la sous-commission du barreau de Paris les protections des personnes vulnérables
1997 : Lauréate du Trophée PRO BONO, décerné par le fonds Barreau de Paris Solidarité, pour son engagement en faveur de l'accès au droit et la défense des droits de l'homme