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Quels sont les effets du sport sur la santé mentale des jeunes ?

Mercredi 30 juin 2021

La pratique régulière d’activités physiques participe au mieux-être général de l’enfant et de l’adolescent. Ses effets positifs sur le bien-être psychologique des jeunes sont multiples. Le niveau d’activité physique des jeunes diminue de décennie en décennie. Voici pourquoi et comment corriger la tendance…

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Les bénéfiques du sport sur la santé mentale

Chez l’enfant et l’adolescent, l’activité physique a de nombreux effets bénéfiques sur la santé mentale et sociale :

  • diminution des troubles liés à l’oisiveté (ennui, désinvestissement scolaire et social) ;
  • canalisation de l’agressivité ;
  • maîtrise de l’attention (lutte contre l’hyperactivité) ;
  • développement des habiletés cognitives (comprendre les situations complexes) ;
  • développement des habiletés stratégiques (se fixer un but et se donner les moyens d’y parvenir) ;
  • développement des habiletés sociales ;
  • diminution de l’anxiété ;
  • augmentation de l’estime de soi et de la confiance ;
  • favorise de meilleurs résultats scolaires ;
  • développer les capacités d’adaptation à des contextes différents ;
  • permet de lutter efficacement contre l’ennui ;
  • permet de lutter contre le désinvestissement scolaire et social.

Cette liste exprime bien la transversalité des compétences pouvant être acquises par une pratique régulière d’activités physiques et qui peuvent être transférables aux autres domaines d’enseignement ainsi que dans la vie en général.


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Le rôle du sport sur le bien-être psychologique

La pratique régulière d’activité physique est associée à un plus grand bien-être psychologique, à une meilleure tolérance aux contraintes de la vie et a un effet bénéfique sur le vécu et la réaction aux contraintes psychosociales.

La pratique régulière d’activité physique permet de renforcer l’attention des jeunes, de développer les capacités d’adaptation à des contextes différents et a des effets positifs sur l’image de soi et le bien-être. Elle permet de lutter efficacement contre l’ennui ainsi que le désinvestissement scolaire et social. Il est justement prouvé que l’activité physique des jeunes à un impact positif sur les performances scolaires.

Les jeunes qui pratiquent une activité physique adoptent plus volontiers des comportements sains (comme éviter le tabac, l'alcool et la consommation de drogues). Il existerait probablement une relation dite « circulaire » entre la pratique d’activité physique et la bonne santé, l’un améliorant l’autre de façon itérative.

La pratique régulière d’activité physique favorise le développement des compétences psychosociales comme l’estime de soi et améliore l’état de santé perçue du jeune. Elle lève les inhibitions comportementales, au profit d’une meilleure affirmation de soi et diminue l’anxiété physique sociale (plus on est angoissé, moins on perçoit son apparence physique comme socialement acceptable).

Une pratique régulière d’activités physiques est un remède au mal-être souvent vécu chez les jeunes. La relation entre santé mentale et activité physique est linéaire. Plus le temps consacré à l’activité physique est élevé, moins les jeunes ont tendance à avoir des idées suicidaires ou des passages à l’acte. La participation à des activités physiques est un facteur protecteur à plusieurs égards : elle permet de limiter ou de canaliser l’agressivité, aide à mieux surmonter anxiété et dépression et contribue à au développement social en fournissant des occasions de s'exprimer, en améliorant la confiance ainsi que l'interaction et l'intégration sociales. [41] Une revue de littérature basée sur 850 articles scientifiques a en effet démontré des effets bénéfiques de l’activité physique des jeunes au niveau de la santé mentale (anxiété, dépression, estime de soi).


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Le développement de la personnalité des jeunes par le sport

  • ​​Apprendre à prendre des décisions nous aide à les prendre de façon constructive. Cela peut avoir des conséquences favorables sur la santé, si les décisions sont prises de façon active, en évaluant les différentes options et les effets de chacune d'entre elles.
  • La pensée créative contribue à la fois à la prise de décision et à la résolution de problèmes en nous permettant d'explorer les alternatives possibles et les diverses conséquences de nos actions et de notre refus d'action. Cela nous aide à regarder au-delà de notre propre expérience. La pensée créative peut nous aider à répondre de façon adaptative et avec souplesse aux situations de la vie quotidienne.
  • La pensée (ou l'esprit) critique est la capacité à analyser les informations et les expériences de façon objective. Elle peut contribuer à la santé en nous aidant à reconnaître et à évaluer les facteurs qui influencent nos attitudes et nos comportements, comme les médias et les pressions de nos pairs.
  • La communication efficace signifie que nous soyons capables de nous exprimer à la fois verbalement et non verbalement, de façon appropriée à notre culture et aux situations. Cela peut signifier être capable d'exprimer nos désirs à propos d'une action dans laquelle on nous demande de nous impliquer. Cela peut également signifier être capable de demander des conseils quand cela s'avère nécessaire.
  • Les aptitudes relationnelles nous aident à établir des rapports de façon positive avec les gens que nous côtoyons. Cela signifie être capable de lier et conserver des relations amicales, ce qui peut être d'une grande importance pour notre bien-être mental et social. Cela signifie également garder de bonnes relations avec les membres de notre famille, source importante de soutien social. Il s'agit aussi de savoir interrompre des relations d'une manière constructive.
  • Avoir conscience de soi-même, c'est connaître son propre caractère, ses forces et ses faiblesses, ses désirs et ses aversions. Cela nous aide à reconnaître les situations dans lesquelles nous sommes stressés ou sous pression. C'est indispensable aussi pour établir une communication efficace, des relations interpersonnelles constructives et pour développer notre sens du partage d'opinions avec les autres.
  • Avoir de l'empathie pour les autres : il s'agit d'imaginer ce que la vie peut être pour une autre personne même dans une situation qui ne nous est pas familière. Cela peut nous aider à accepter les autres qui sont différents de nous et à améliorer nos relations sociales, par exemple dans le cas de diversité ethnique. Savoir partager différents points de vue nous aide à encourager un comportement humanitaire envers les gens qui ont besoin d'assistance ou de tolérance : les personnes en surpoids ou obèses par exemple ou les gens ayant une maladie mentale ou physique et qui peuvent être stigmatisées.
  • Faire face à son stress suppose d'en reconnaître les sources et les effets et de savoir en contrôler le niveau. Nous pouvons alors agir de façon à réduire les sources de stress, par exemple, en modifiant notre environnement physique ou notre style de vie. Nous pouvons également apprendre à nous relaxer pour que les tensions créées par un stress inévitable ne donnent pas naissance à des problèmes de santé.
  • Pour faire face aux émotions, il faut savoir reconnaître les siennes et celles des autres. Il faut être conscient de leur influence sur les comportements et savoir quelles réactions adopter. Les émotions intenses comme la colère ou la tristesse peuvent avoir des effets négatifs sur notre santé si nous ne réagissons pas de façon appropriée.

Les compétences psychosociales de l’OMS citées ci-dessus sont utilisées dans les programmes de promotion de la santé à destination des enfants. Leur utilisation est en revanche moins adaptée dès lors qu’il s’agit de travailler dans une optique de prévention ou de réduction des risques avec des adultes ou de grands adolescents. Il serait alors plutôt question de favoriser le changement, ou l’adaptation aux risques encourus, d’attitudes et de comportements déjà installés. Les compétences psychosociales auxquelles il faut alors faire appel sont plus spécifiques.


Les risques de la pratique excessive de sport

Si les comportements violents ou la consommation de substances (alcool, drogues) sont plus faibles chez les « sportifs modérés » (moins de 8 heures/semaine) ou « non-compétiteurs » que chez les « non-sportifs », ils sont plus élevés chez les jeunes qui ont une activité supérieure à 8 heures/semaine ou une pratique compétitive. La relation décrite comme étant linéaire devient à ce moment plutôt en forme de « U ».

La pratique sportive favorise la socialisation, on peut faire l’hypothèse que les sportifs « intenses » pratiquent dans des groupes très soudés, et sont donc aussi soumis à la pression du groupe. Cette pression du groupe de pairs est particulièrement importante pour toutes les conduites à risque. Une pratique excessive peut donc devenir nuisible et demande au parent d’être vigilant.

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