contact
Santé
Prévention

Poids : incidence sur les règles

Dimanche 06 septembre 2009

Parmi les complications associées au surpoids, on cite en premier lieu les complications cardiovasculaires, le retentissement mécanique (les hanches, les genoux, etc.), le syndrome d’apnée du sommeil, et le diabète.

Une autre encore est à prendre en considération : le retentissement sur la fonction ovarienne. Développons donc ce point, et abordons même plus généralement l’incidence des variations pondérales sur les règles.

Image
problèmes de règles liés au poids

Influence sur les premières règles chez les filles

Etonnamment, le surpoids chez la pré-adolescente avance la puberté et donc l’âge des premières règles. Alors que chez le garçon, c’est juste l’inverse.

Pourquoi ? Pour la bonne et simple raison que l’acquisition d’un capital graisseux significatif réalise un véritable signal positif pour la puberté.

La mise en route de l’activité génitale, a pour objectif de pouvoir préparer une grossesse, et pour qu’il y ait grossesse il faut qu’il y ait le gage d’une réserve d’énergie suffisante pour la mener à son terme. Pour cette raison, une jeune fille en surpoids aura ses règles plus tôt.

Ralentissement de la puberté chez les garçons

À l'inverse, la même surcharge pondérale retarde la puberté chez le garçon, de sorte que le manque de sécrétion franche d’androgènes (de testostérone) fait que l’action sur le sein des œstrogènes que sécrètent aussi le testicule n’est pas assez contrée (ce développement mammaire péripubertaire s’appelle une « gynécomastie », situation à distinguer de l’« adipomastie » : dans le premier cas, c’est de la glande ; dans le second, c’est du gras. Mais rien n’empêche de développer les deux ensemble pour le même prix, avec donc une « adipo-gynécomastie » !).

Les conséquences en cas de maigreur

Réciproquement dans l’amaigrissement, chez la jeune fille qui perd du poids, il n’y a pas de règles, quand elles ne sont jamais survenues. Et il n’y a plus de règles quand la puberté s’est déjà manifestée (le terme technique est « aménorrhée » ; une aménorrhée respectivement primaire ou secondaire, respectivement selon les deux cas évoqués).

La nature est bien faite, quand même : s’il n’y a pas assez de réserves, s’il n’y en a plus assez, autant empêcher toute velléité de grossesse !

Il convient toutefois de rassurer à ce sujet les anorexiques, qui peuvent légitimement s’interroger sur leur fertilité plus tard : l’amaigrissement induit comme un freinage de l’ovaire, un freinage pur et simple ; l’organe est sain sinon. Pour le dire autrement, il n’y a pas de perte de chance pour plus tard.

Quand dans l’anorexie les règles reviendront au cours de la récupération de poids, ce sera alors un signal très fort d’évolution favorable.

Oligospanioménorrhée

Ce terme désigne des règles qui peuvent ne durer qu’une à deux jours et qui peuvent être espacées d’un intervalle de plusieurs mois.

Une telle observation est assez fréquente dans l'obésité morbide (avec un IMC > 40) ; et elle aussi, en miroir de l’anorexie, doit probablement être vue comme adaptatrice, pour la raison que la grossesse qui serait menée dans une telle condition serait à risque.


À lire également sur la MMJ