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Bien-Être

PRÉSERVER LA SANTÉ DES AIDANTS : UN ENJEU DE SANTÉ PUBLIQUE

Vendredi 06 décembre 2019

Isolement, fatigue, manque de temps… : la santé des aidants est fragile, mais ils la négligent souvent. Pour faire face à leur engagement, ceux qui accompagnent un proche âgé, malade ou handicapé dans les actes de la vie courante doivent pourtant rester en bonne forme physique et mentale.

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En France, 11 millions de personnes déclarent apporter une « aide régulière et bénévole à une ou plusieurs personnes ». Or, de leur santé dépend celle des proches qu’elles accompagnent.

UN IMPACT PHYSIQUE ET PSYCHOLOGIQUE

L’activité d’aide a un impact certain sur l’organisme. Pour preuve, 30 % des aidants meurent avant leur proche atteint de la maladie d’Alzheimer. Les aidants ont d’ailleurs conscience de cette situation : pour près d’un quart d’entre eux, prendre soin de leur proche dépendant a des effets plutôt négatifs. A l’épuisement psychologique (stress, sentiment de solitude, dépression) s’ajoute la souffrance physique (troubles musculo-squelettiques, douleurs articulaires…) chez les aidants d’un certain âge comme chez les plus jeunes. D’après une enquête Ipsos Novartis 75 % des aidants âgés de 13 à 30 ans se sentaient fatigués, 61 % avaient du mal à dormir et se réveillaient la nuit, et 60 % avaient mal au dos et aux bras. Par ailleurs, le manque de temps les pousse à reporter ou à renoncer aux soins. Le cinquième rapport de l’Observatoire sociétal des cancers, qui met en lumière le rôle des aidants, le confirme : ces derniers ont « souvent tendance à ne pas s’occuper d’[eux-mêmes], par manque de temps ou parce qu’[ils] considère[ent] que ce n’est pas la priorité. Or l’accompagnement peut faire apparaître des problèmes de santé chez des personnes qui n’en avaient pas avant, et chez les aidants déjà malades, aggraver leur pathologie, voire faire apparaître de nouveaux problèmes de santé ».

VERS UNE MEILLEURE PRISE EN COMPTE ?

Pour préserver au mieux leur état de santé, le milieu associatif fournit un travail d’information et d’accompagnement important, à l’instar de l’Association française des aidants, qui organise des ateliers « Santé des aidants » en région. Ces temps d’échanges permettent d’aborder les questions de bien-être physique, psychologique et social, mais aussi de trouver des réponses concrètes adaptées à chacun. L’association encourage également à consulter dans le cadre du « suivi médical des aidants » –  un rendez-vous annuel proposé à ceux qui accompagnent un proche touché par la maladie d’Alzheimer – ou lors de la « visite longue », réalisée au domicile de la personne souffrant d’une maladie chronique en présence de l’aidant. Ces dispositifs spécifiques ne couvrent toutefois pas la totalité des situations et les professionnels de santé, dont les gériatres, réclament toujours des consultations dédiées plus longues afin d’assurer un suivi médical global et de qualité.

De leur côté, les pouvoirs publics prennent petit à petit conscience du service rendu par les aidants à la collectivité. Ils ont adopté en 2015 la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement, qui donne une définition du terme « aidant ». Celle-ci instaure également un droit au répit pour permettre à ceux dont la présence ou l’aide est indispensable de prendre un temps de repos bien mérité.


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