Bruits des transports : nuisance pour les Franciliens

Selon une étude alarmante de l’organisme Bruitparif, publiée le samedi 9 février, ce sont plus de 9 millions de personnes qui subissent des nuisances sonores. Le trafic routier en est la principale source. « L’exposition au-delà des valeurs limites est moindre pour le bruit du trafic aérien et pour le bruit ferroviaire, mais ces deux types de nuisances ont des impacts sanitaires proportionnellement plus élevés du fait de leur caractère événementiel (succession de pics de bruit) », notent les auteurs de l’étude. La nuit, même si le vacarme s’atténue un peu, près de 87 % de la population dort dans un logement exposé à un bruit extérieur élevé. « 510 900 habitants (soit 5,1 % de la population) sont même concernés par des niveaux nocturnes qui dépassent l’une des valeurs limites réglementaires fixées pour les bruits routier ou ferré ou la valeur de 50 dB(A) considérée comme critique pour le bruit aérien »,ajoute Bruitparif. Cette situation n’est pas sans conséquence car 107 766 années de vie en bonne santé sont perdues tous les ans en Ile-de-France à cause des nuisances sonores générées par les transports.

L’impact du bruit sur la santé dépasse la simple gêne. En plus d’avoir un effet négatif sur le système auditif, il perturbe le sommeil, engendre des troubles cardiovasculaires et abaisse les capacités d’apprentissage. Des études ont également montré que le bruit est un facteur qui renforce les inégalités sociales, les populations les plus exposées étant aussi généralement les plus défavorisées. Face à ce constat, l’OMS a élaboré, en octobre 2018, des lignes directrices afin « d’apporter des recommandations en vue de protéger la santé humaine de l’exposition au bruit provenant de diverses sources environnementales : les transports (trafic routier, ferroviaire et aérien), les éoliennes et les loisirs ».Elles définissent notamment des valeurs de recommandation pour l’exposition au bruit des transports ainsi que des outils qui permettent de mettre en correspondance les niveaux d’exposition estimés par les cartographies et les principaux effets sanitaires.